PRUDENCE LAWSON | je t'aime mélancolie

Insatisfaite de ses cheveux, elle est toujours en train de changer de coupe. Une semaine les cheveux longs, puis les nœuds l’énervent alors elle file chez le coiffeur et quelques jours plus tard, la longueur lui manque alors elle met des rajouts. Un peu une Madame Bovary capillaire. Elle sait que son mari préfère quand elle a les cheveux longs, mais en ce moment, il n’est pas souvent là pour lui dire ce qu’il aime ou pas. Elle a actuellement les cheveux naturellement longs. Tout ce qu’elle ne fait pas, c’est les teindre. Au début de sa relation avec Pierce, elle se levait avant lui pour se coiffer et se maquiller. Elle a réellement eu un problème d’apparence lors de son adolescence, n’acceptant pas sa puberté et les défauts qui vont avec. Elle se cachait et ce jusqu’à récemment où elle se maquille de manière plus légère. Elle sait que c’est mieux pour sa peau. En parlant de peau, les rides qui commencent à prendre place sur son visage la dérange, mais elle se force à ne pas en tenir compte. De toute façon, elle a ses enfants pour lui dire qu’elle est tout de même jolie au naturel, même si elle sait qu’ils lui disent ça pour lui faire plaisir. Si depuis deux ans elle fait un effort pour s’occuper moins de son apparence, depuis qu’elle a Braeden dans sa vie, elle recommence à se lever avant lui pour qu’il ne la voie pas au réveil et au naturel.
Elle fait aussi attention à ses vêtements, portant souvent de la marque avec qui elle collabore parfois. Cependant, un jogging lui va à ravir le dimanche après-midi quand personne n’est destiné à la voir.
Elle rêve d’un tatouage. Aujourd’hui, elle aimerait un truc en rapport avec son père qu’elle aimait énormément. Elle se dit que peut-être elle peut craquer lors de sa crise de la cinquantaine.

Prudence est synonyme de sourire. Elle l’a toujours au visage, même quand elle est triste. Elle n’aime pas montrer que les choses ne vont pas, préférant être fière. Elle s’estime chanceuse dans sa vie, ayant un mari qui l’aime, malgré les absences, une riche vie après la pauvreté de son enfance. Elle se dit toujours qu’il y a plus malheureux qu’elle et qu’elle n’a pas à se plaindre. C’est souvent le soir, quand tout est éteint, qu’on peut l’entendre pleurer. Prudence est hypersensible, si elle contrôle ses larmes, il lui arrive de trop prendre les choses à cœur.
C’est un addict des jeux de société. Elle en a une armoire pleine et elle est toujours celle sur qui on compte quand on fait ce genre de soirée. D’ailleurs, elle a toujours été plus attirée par ces soirées-là plutôt que les boîtes de nuit. Elle y est déjà allée pour faire plaisir, mais ça l’a vite rendu mal à l’aise.
Elle est très sociable, aimant aller vers les autres, à l’écoute de leurs histoires.
Avec le temps, elle a développé des tocs, vérifiant au moins deux fois si elle a bien fermé la porte d’entrée quand elle quitte la maison. Elle a surtout peur des cambriolages. Même si elle paraît calme, c’est une angoissée, se préparant toujours au pire dans sa tête pour ne pas être déçue si jamais ça doit arriver. Elle est tout de même optimiste, car même elle ne veut pas être déçue, une partie d’elle est obligée de croire, d’avoir de l’espoir. Elle dit souvent cette phrase « l’espoir fait vivre » sous le ton de l’humour, mais elle y croit dur comme faire, comme celle qui dit que le positif amène le positif. Prudence accorde assez facilement sa confiance aux autres, mais si on la trahit, elle tire tout de suite un trait sur la personne.

En vérité, je m'appelle em, mais on me reconnait souvent sous le pseudo de spf. J'ai 25 bougies et je me suis inscrite sur BIW parce que c'est beau. J'ai trouvé le forum sur prd et pour le peu que j'en ai vu, je le trouve sublime. Ah ! j'oubliais, j'ai 0 multicomptes sinon, j'ai envoyé mon secret. Un dernier petit mot ?

   #PRESENTATION

Prudence n’a pas beaucoup de souvenirs de son enfance. Le temps est passé et elle a presque préféré oublier. Les seules choses qui restent dans son esprit sur cette période de sa vie, c’est la pauvreté, mais surtout l’amour de son foyer. Ses parents n’avaient pas beaucoup d’argent, mais ils comblaient ce manque par une forte dose d’amour. Ça ne remplissait pas le ventre, mais ça séchait les larmes. Prudence est l’aînée de quatre enfants, trois filles et le dernier garçon, un vrai miracle pour les Parker. Il y a eu Prudence, Colleen, Carol et Maxim. En tout, dix ans séparent l’aînée et le cadet. Leurs âges rapprochés leur a permis d’être proches pendant de longues années, jusqu’à la mort tragique de leur père il y a un an.

Il y avait une petite bibliothèque à côté de chez eux et les Parker y allaient beaucoup. Si ses sœurs et son frère soufflaient à cette sortie, Prudence adorait ça. Elle passait de longues heures à lire. Parfois, sa mère repartait se promener avec sa fratrie et elle venait rechercher Prudence en fin de journée. Prudence aimait tout, les romans, les bd, les mangas, mais surtout les magazines. Puisque beaucoup étaient hebdomadaires, ils sont renouvelés souvent pour son plus grand plaisir. Bêtement, elle s’est mise en tête de travailler pour l’un d’eux. Alors, elle a travaillé à l’école, parce que quand elle en a fait part à sa mère, elle lui a dit de travailler dur ses cours pour y arriver. Prudence était une bonne élève. Elle avait quelques difficultés d’apprentissage, parfois elle trichait pour avoir la meilleure note possible.

L’école de journalisme coûtait cher et ses parents ne pouvaient pas se le permettre. Après son diplôme, Prudence a pris une année pour avoir un travail à plein temps et pour se faire de l’argent. Suite à ça, elle a pu rentrer dans son école et avec les cours, elle continuait de travailler dans un fast food pas trop loin pour continuer à avoir une entrée d’argent. C’est en bossant dans ce fast-food qu’elle fait la rencontre de Pierce. Il arrive avec un groupe d’amis, bruyants. Tous les employés soufflent, pourtant Prudence sourit. Les garçons n’ont rien à faire là. Ils sont beaucoup trop bien habillés pour venir manger dans ce genre d’endroits. Prudence les imaginait plutôt aller au restaurant juste à côté. Leurs regards se croisent quand ils viennent payer et depuis ce moment, Pierce vient faire sa pause de midi au fast-food, souvent seule, pour essayer parler à Prudence. Il n’y arrive pas, trop intimidé par la beauté de la jeune femme. C’est même elle qui engage la conversation quand il traîne jusqu’à la fermeture un soir. Il parvient à lui proposer d’aller boire un verre après son service et Prudence accepte. Ils sont timides sur cette plage, leurs bières à la main. Ils se parlent tout de même, se racontant leurs vies. Lui est ingénieur en aéronautique, il a quelques années de plus qu’elle, mais ils semblent aimer la même chose, les mêmes musiques et films. Ils s’aiment aussi, ils s’embrassent quelques jours plus tard, à leur deuxième rendez-vous.

Leur relation est d’abord secrète, venant de deux mondes complètement différents. Après une première dispute sur la visibilité de leur couple, six mois après leur rencontre, Pierce débarque chez les Parker pour tenter de récupérer Prudence. Il tombe sur la mère de celle-ci, devant qui il bégaie, avant de lui avouer qu’il aime sa fille. Il est invité à partager le dîner avec les Parker. Il découvre la famille de Prudence, qui l’intègre tout de suite parmi les siens. Il comprend alors que Prudence a raison, leur couple mérite d’être vu et ce par leurs deux familles. Si Parker ont été ouverts à l’arrivée de Pierce, c’était tout le contraire chez les Lawson. Quand Prudence frappe à la porte de la grande maison de son amoureux, elle est tout d’abord dévisagée. On lui demande même si elle ne s’est pas trompée de maison. Le repas est douloureux. Prudence fait tâche parmi cette famille de blancs, qui lui font comprendre que la couleur de sa peau ne fera jamais d’elle une pure Lawson. C’est la première fois pour Prudence que le racisme s’impose dans sa vie et ça l’a fait énormément pleuré quand elle rentre chez elle dans la soirée. Elle quitte Pierce, mais son chéri refuse de laisser passer la femme qu’il aime à cause de sa famille. Il s’excuse, lui offre des cadeaux, lui promet de la rendre heureuse et de l’épouser pour qu’elle devienne une Lawson.

Ils se marient un an et demi après leur rencontre. Les deux familles sont conviées. Si les Parker font la fête et célèbrent l’amour des deux êtres, les Lawson sont là juste pour faire plaisir à leur fils. Prudence essaie de passer outre le comportement de sa belle-famille, mais n’avoir jamais été accepté par eux l’a toujours rendue triste, encore aujourd’hui. Les jeunes mariés vont souvent manger chez les Parker le dimanche midi. Quand Pierce partage un repas avec les siens, c’est sans sa femme. Pourtant, à ce moment-là, il ne parle que d’elle, pour qu’ils ouvrent enfin les yeux sur celle qu’il a épousé.

Prudence touche des doigts son rêve. Elle est engagée par un magazine pour être journaliste. Elle fait des interviews, des reportages, elle adore ça. Pendant ce temps, l’entreprise de Pierce s’exporte dans d’autres pays, déplaçant son siège social et obligeant le jeune homme à quelques fois s’en aller. Ils supportent, leurs retrouvailles en sont plus belles. Elles sont si belles qu’elles se transforment en enfant. Un petit garçon du nom de Pablo. Il devient le centre d’intérêt du couple. Pierce est un père parfait, délaissant un peu de son travail pour s’occuper de son enfant et de sa femme. L’envie d’un deuxième enfant leur vient très vite. C’est le paradis dans lequel ils vivent qui les influence. Pablo est l’enfant parfait, qui ne pleure jamais, qui fait rapidement ses nuits. C’est tout le contraire de Piper, née deux ans après son frère, qui leur fait vivre un enfer. Prudence est épuisée par ses deux enfants, Pierce s’énerve souvent à cause des pleurs. Pipier n’arrête pas de crier. Dans l’esprit de Prudence, quand elle se souvient de ce moment, elle se souvient d’une scène avec son mari, tous les deux assis dans la salle de bain, le dos appuyé contre la baignoire. Elle pleure, lui, lui tient la main et lui promet qu’ils vont s’en sortir. Ils s’en sont sortis, avec des séquelles, même dans leur couple quelques fois au bord de la rupture.

Les enfants grandissent, Pierce reprend son poste et s’en va de plus en plus souvent. Prudence commence à s’ennuyer dans son travail à quarante ans. Elle en fait part à ses enfants lors d’un dîner, les seuls capables de l’écouter. Un peu rêveurs, ils lui disent de créer son propre magazine et pendant des semaines, ça ne quitte pas l’esprit de Prudence. Elle en parle même à son petit frère avec qui elle se lance dans l’aventure. Elle nomme son magazine « figures de l’ombre ». Ils le revendiquent comme un magazine féministe, mettant en lumière les femmes, des plus puissantes à celles dans son foyer et qui tient sa maison et sa famille. Maxim s’occupe du digital, des réseaux sociaux et il parvient à faire connaître le magazine. Neuf ans plus tard, « figures de l’ombre » est un mensuel reconnus, parfois étudiés.

Il y a un an, leur père décède d’une leucémie foudroyante. Ils n’ont pas le temps de s’y attendre, de s’y préparer et cette mort fait l’effet d’une bombe parmi les Parker. Les enfants s’accusent mutuellement de ne pas avoir fait attention à leur père. Prudence s’en veut d’avoir priorisé sa famille et son travail plutôt que ses parents. Maxim, part importante de son entreprise, devient soudainement un employé comme les autres. Elle doit faire son deuil seule, épaulant sa mère, ses enfants aussi affectés par cette mort. Pierce n’est pas là. Il ne vient pas à l’enterrement. Pierce n’est jamais là et Prudence commence à ne plus le supporter. Elle essaie d’être entouré pour ne pas penser, elle accepte que ses enfants amènent des amis chez elle, pour faire le ménage, pour qu’il y ait du bruit. Le silence l’effraie.

Un soir, Pablo ramène l’un de ses amis Braeden à la maison. Les garçons rient fort et Prudence sourit. Comme une impression de déjà-vu, elle ne voit que l’ami de son fils. Pourtant, elle ne peut pas se le faire accepter et quand le jeune homme quitte la maison, elle s’efforce à oublier cette soirée, le bonheur qu’elle a eu en voyant et en entendant Braeden. Elle y arrive, jusqu’à ce soir, quelques semaines plus tard. La perte de son père, de sa famille, l’absence de son mari, celles de ses enfants travaillant ou avec des amis, la solitude l’étouffe. Elle sort, divague en ville jusqu’à se rendre au Grails où travaille Pablo. En arrivant, elle comprend que c’est l’inverse de ce qu’elle pensait, c’est Piper qui travaille et Pablo avec des amis. Cependant, elle tombe sur Braeden qui lui sert une première bière, qui l’arrête quand il estime que le nombre de verres devient trop importants. Elle ne veut pas le quitter ce soir et lui n’a pas l’air d’avoir de projets après son service. Ils s’en vont, prennent un verre ailleurs et quand il lui propose de monter chez lui une fois devant son logement, elle n’hésite même pas. Ils continuent de parler. Elle adore le connaître, il semble aimer quand elle rit. Elle rit et ça lui fait le plus grand bien dans le désastre qu’est son existence à ce moment-là. Quand ils s’embrassent, son corps s’embrase et elle se sent redevenir vivante lors de cette première nuit avec lui. Parce que bien sûr qu’il y en a d’autres au fur et à mesure des semaines. Prudence est toujours à la recherche de ce qu’elle a ressenti lors de cette première nuit dans ses bras et à présent, elle se rend compte qu’elle le ressent, quand elle est simplement dans la même pièce que lui et qu’il lui parle. Prudence en vient même à louper des appels de son mari, généralement en pleine nuit à cause du décalage horaire. À la maison, elle semble plus heureuse et ses enfants ne manquent pas de lui dire.